Interview du Connétable Patrick LEROY par l’Archer Français

Au centre de la photo, Patrick Leroy, Connétable

Introduction

LAF : M. le Connétable, tout d’abord, notre gratitude d’avoir accepté de répondre à notre interview. Rentrons dans le vif du sujet, si vous le voulez bien.

De notre point de vue, l’Archiconfrérie de St Sébastien est méconnue des archers. Lors des bouquets provinciaux, par exemple, bon nombre d’archers s’étonnent toujours en croisant les membres de votre respectable et antique société.

Certains ne voient en vous qu’une société folklorique, aux membres parés d’un bel uniforme, auprès de qui il est intéressant de faire de belles photographies. Quelques uns vous évitent comme la peste, parfois sans véritable raison, en vous parant d’un titre peu honorable : les corbeaux. D’autres vous perçoivent comme une société qui aurait l’outrecuidance de se considérer comme l’élite morale et spirituelle de l’archerie traditionnelle. D’autres vous confondent avec des francs-maçons-archers. Enfin, quelques historiens ont remis en question quelques thèses sur l’histoire supposée de votre association.

En somme, nous pourrions dire que la communauté de l’archerie traditionnelle ne vous comprend pas, ou tout du moins ne vous comprend plus. Car l’archer qui connait l’histoire de l’archerie en France, sait que votre association a joué un grand rôle, au moins depuis le premier quart du XVIIIe siècle, dans la région de l’Abbaye royale de Saint-Médard-lès-Soissons.

Ce flou et cette opacité ne nous semblent pas constructif, ni pour vous, ni pour la communauté de l’archerie traditionnelle. Sans doute avez-vous encore un rôle important à jouer au sein de la communauté de l’archerie traditionnelle.

Le but de notre interview est donc de tenter, avec vous, de le démontrer, en posant « carte sur table », pour éviter toute incompréhension.

Commençons donc si vous le voulez bien ?

Connétable : En premier lieu il convient de noter que notre association porte actuellement le nom de « Ordre de Saint-Sébastien ». Nous envisageons de modifier le nom en « Archiconfrérie de Saint-Sébastien » et cela ne pourra se faire qu’au cours d’une assemblée générale réunie extraordinairement en vue de modifier l’article correspondant des statuts de l’association.

Votre introduction à notre entrevue m’incite à penser qu’un gros « travail » doit être réalisé pour, oserais-je dire, redresser l’image de marque de l’association. Depuis l’an 2005, date de mon entrée dans l’association, je n’avais pas pensé un seul instant que nous étions observés, voire regardés comme une entité de personnes au-dessus des Archers. C’est d’autant moins le cas qu’une grande partie de nos membres est issue de l’Archerie traditionnelle et est toujours affiliée dans des compagnies d’arc en Ile de France, en Picardie, en somme dans le Pays d’Arc mais pas seulement, et sont toujours très actifs au sein de leurs Compagnies et de leurs Familles. Moi même, je suis adhérent, aujourd’hui, de la Compagnie d’Arc de Sceaux-Fontenay aux Roses dans laquelle j’ai fêté mes 50 ans d’adhésion consacrée au Noble Jeu de l’Arc. J’ajoute que je suis licencié auprès de la F.F.T.A. depuis le mois de juin 1961 et j’ai été reçu au sein de la Famille des Parisii.

L’Archiconfrérie de St Sébastien, d’hier à aujourd’hui

LAF : Généralement, votre association stipule que ses origines remontent au IXe siècle. Or, aucun manuscrit d’époque ne semble l’indiquer. Êtes-vous convaincu de l’authenticité de ces racines ? A la lumière de ce qu’ont pu noter certains historiens, n’y a-t-il pas eu un peu de mythe autour de ces origines ?

Connétable : Comment peut-on lire les documents de toutes natures qui parlent de l’Ordre sans avoir une pensée sur l’authenticité de sa naissance ? Les documents historiques ont disparu, cela est vrai, mais il est certain que personne ne conteste, par exemple, l’existence de la Compagnie d’Arc de Soissons (Cie Colonelle) qui arbore sur son drapeau la date de l’an 825.

Les textes en notre possession disent qu’il fût créé une Cie d’Arc (aspect militaire) et une Confrérie auprès de laquelle les archers se devaient de s’inscrire (aspect religieux) dans le but de garder les reliques et aussi de rendre un culte à Saint-Sébastien. Modalités reprises dans les textes sous la signature d’Arnaud de Pomponne accessoirement Grand Maître de l’Ordre de Saint-Sébastien auteur de « Statuts et Règlements Généraux pour toutes les Compagnies du Noble Jeu de l’Arc et Confréries de Saint-Sébastien dans le Royaume de France » textes de 1733. Si mythe il y a, que penser de nos reliques de Saint Patron ? Le moine Odilon rapporte le récit du transfert « d’une partie substantielle » des reliques de Saint-Sébastien de Rome à Soissons, aussi ne nous vient-il pas à l’esprit de mettre en doute le caractère authentique de la relique en notre possession.

D’ailleurs, il est toujours possible de contester l’authenticité des reliques mais il faudrait, bien sur, remettre en cause nos origines chrétiennes et la foi des croyants. Il est certain que de nos jours, il n’y a plus d’adoubement ou de réception de Chevaliers de l’arc sous les hospices d’un représentant du clergé, exception faite, à ma connaissance, des adoubements célébrés dans la Famille des Yvelines qui ont toujours lieu à l’église.

LAF : Au XVIIIe siècle, votre société était une « Archiconfrérie », qui regroupait une multitude de « Confréries de St Sébastien », auxquels les Chevaliers de l’arc étaient tenus d’adhérer après leur réception. Aujourd’hui, doit-on parler d’Ordre, d’Archiconfrérie, ou de Confrérie ? Fédérez-vous toujours plusieurs confréries de St Sébastien (si oui combien) ?

Connétable : L’Ordre de Saint-Sébastien, aujourd’hui, ne regroupe que très peu de Confréries ou de Gildes. Seuls sont adhérents (français et belges) des membres qui appartiennent à des Confréries, des Compagnies d’Arc et d’Arbalétriers, mais, ceci de manière individuelle. Pour parler de notre association la dénomination d’Archiconfrérie a été abandonnée en 2003, me semble-t-il. Il paraitrait qu’à l’époque des adhérents aient trouvé une plus grande « richesse » et plus de « noblesse » dans l’appellation « Ordre ». Je ne suis pas de cet avis et de nombreux confrères souhaiteraient retrouver un nom approprié plus proche de nos valeurs (et des articles de nos statuts). Aussi il est certain que je proposerai au cours d’une prochaine assemblée une modification de nom pour retrouver notre appellation traditionnelle. Ce qui, a mon sens, permettrait aux Confréries de Saint-Sébastien de se rapprocher de nous pour affirmer et confirmer tout l’attachement à notre Saint Patron.

LAF : Vous semblez toujours tenir à l’appellation d’Ordre militaire et chevaleresque. Or, votre société n’est reconnue ni du Saint Siège, ni de la Grande Chancellerie de la Légion d’Honneur. Peut-on tout simplement dire que votre association partage avant tout les valeurs de la chevalerie, sans besoin de reconnaissance étatique ? Quelles sont-elles d’ailleurs ?

Connétable : En suite de ce qui précède je confirme notre très grand attachement aux valeurs traditionnelles de la Chevalerie d’Arc. L’Ordre était par un passé très lointain un ordre militaire (protection des reliques). L’abbaye de St Médard lès Soissons était très importante mais située en dehors de la ville de Soissons. Sa protection était indispensable. Ce qui n’a pas toujours été le cas puisqu’elle a été pillée plusieurs fois lors des invasions dites barbares.

L’Ordre n’a jamais sollicité de reconnaissance du Saint Siège, pas plus d’ailleurs que d’un Ordre National. La vocation « militaire » de l’Ordre ne figure plus que sur la Croix des Archers Gardiens sous l’inscription « Ordo Militum Sancti Sebastiani ».

N’oublions pas que c’est l’Evêque de Soissons qui en 825 a demandé au pape de lui céder les reliques de Saint Sébastien. Depuis, la tradition reconnaît en l’Evêque de Soissons, Laon et Saint-Quentin, le Grand Maitre de l’Ordre en sa qualité de digne successeur des Abbés de l’Abbaye de Saint-Médard lès Soissons. D’ailleurs, notre précédent Grand Maitre Mgr Hervé Giraud, agissant es-qualité, avait traduit cela dans son blason d’Evêque.

LAF : Quels sont les buts de votre Archiconfrérie ?

Connétable : Selon l’article 3 des statuts l’Ordre est de confession catholique, apostolique et romaine et a pour buts (entre-autre) : de perpétuer les traditions et coutumes de la Chevalerie, d’établir des liens avec les Confréries, les Compagnies d’arc, les Serments et Gildes d’Arbalétriers, …de porter assistance aux déshérités, aux pauvres, aux malades … , d’assurer des honneurs funèbres à ses membres défunts, et de prier pour l’unité des Chrétiens et de l’Eglise.

LAF : Quelles sont les principales activités annuelles de votre Ordre ? Pratiquez-vous des oeuvres de Bienfaisance, si oui lesquelles ?

Connétable : Sans compter l’assemblée générale (comme toute association) et la cérémonie d’intronisation des nouveaux membres, l’activité de l’Ordre dans l’année consiste essentiellement à représenter le Saint Patron des Archers lorsque cela lui est demandé. Ainsi nous répondons présent lors du Bouquet Provincial, à la messe annuelle des Gildes en Belgique, aux créations de jardins d’arc par exemple, ces actions étant réalisées en groupe.

En complément et d’une manière individuelle nos consœurs et confrères ont des participations dans le cadre de l’accompagnement des malades lors des pèlerinages à Lourdes, la visite de personnes âgées demeurant à domicile ou dans les établissements d’hébergement, dans les équipes liturgiques de leur paroisse et pour certains une implication dans la vie sociale là où ils habitent.
Ces interventions, hors les quatre premières dans lesquelles les membres sont en tenue officielle, les autres revêtent un caractère de plus grande discrétion. En fonction de nos modestes moyens financiers des dons et des secours sont attribués pour des œuvres méritantes.

LAF : Quelle est votre organisation ? Existe-t-il une hiérarchie entre les membres ?

Connétable : L’organisation de l’Ordre est de simple structure, sous l’autorité du Grand Maître (l’Évêque de Soissons), un bureau est composé du Connétable, du Vice connétable, du Secrétaire général, du Trésorier. Nous avons aussi un Conseil supérieur avec les quatre membres du bureau plus le Connétable émérite (qui participe au bureau en qualité de conseiller), le Bailli, le Grand Aumônier (pour la direction spirituelle de l’Ordre), le Maître de Cérémonie, le Porte-bannière, le Juge d’Armes, l’Archiviste. On peut s’adjoindre des membres de l’Ordre ayant des compétences sur des sujets particuliers ou à caractères exceptionnels.

LAF : De combien de membres est composé votre Ordre ? Quelle est la proportion de chevaliers d’arc, d’archers et de non-archers ? Estimez-vous que les chevaliers d’arc devraient, comme au XVIIIe siècle, adhérer à votre Archiconfrérie après leur réception ?

Connétable : Aujourd’hui, les adhérents de notre association sont au nombre de 89 soit 39 Archers-Gardiens, 5 Aspirants Archers-Gardiens, 21 Dames de Saint-Sébastien, 5 Messieurs de Saint-Sébastien et 19 Membres d’honneur.
Notre Secrétaire Général a pris en charge la réalisation de statistiques pour nous permettre d’identifier l’appartenance des membres de l’Ordre selon leur origine : Compagnies d’Arc ou société civile par exemple. D’ores et déjà on doit signaler que les Archers sont les plus nombreux et les Chevaliers d’arc forment à peu près la moitié des Archers-Gardiens.

Bien évidement il serait souhaitable que l’association s’enrichisse des Chevaliers d’Arc qui dans le passé avaient « l’obligation » d’adhérer à une Confrérie de Saint-Sébastien. Sachant cependant, comme indiqué plus haut, que l’adhésion à notre association comporte une obligation d’appartenance à la religion chrétienne, chose qui aujourd’hui selon les règles de la loi de 1901 en vigueur dans les statuts des Compagnies d’Arc affiliés à la FFTA, ne relèvera que du souhait personnel et individuel exprimé par le candidat ou la candidate à l’entrée dans l’Ordre. Mais l’incitation pourra venir de mes confrères et consœurs dès lors que notre dénomination aura évolué.
Il est à noter que traditionnellement, l’Ordre était uniquement masculin (l’aspect militaire) mais depuis quelques années, il s’est ouvert aux Dames comme vous pouvez le constater supra. Il n’y a pas de hiérarchie à proprement parler, tout au plus des rôles différents. Par exemple, les membres d’honneur ne sont pas tenus de représenter l’Ordre aux manifestations où celui-ci est requis.

LAF : Comment devient-on membre ? Existe-t-il des critères ? Qu’est-ce que cela peut apporter à un archer de nos jours ?

Connétable : Pour devenir membre de notre association, le postulant doit remplir un questionnaire confidentiel, adressé au Connétable avant le 31 décembre de chaque année. Ce questionnaire doit être accompagné, d’une part d’une lettre manuscrite motivant sa démarche, d’autre part d’une lettre de recommandation établie par une consœur ou un confrère qui présentera le (la) candidat (e) lors de la réunion du Conseil Supérieur en principe au mois de février. A ces lettres sont adjoints des documents tels que la copie de sa carte d’identité, d’un extrait de casier judiciaire de moins de 3 mois, d’un curriculum vitae détaillé, d’un certificat de baptême pour un célibataire, d’un certificat de mariage religieux s’il est marié (e) ou veuf (veuve), de deux photos d’identité (récentes de préférence). Bien entendu, le postulant doit joindre son acceptation, après prise de connaissance, des statuts et du règlement intérieur de l’association. Les mêmes formalités sont à accomplir pour les personnes qui relèvent d’autres églises chrétiennes qui reconnaissent le même baptême et partagent les mêmes valeurs, ceci après avis du Conseil Supérieur. Enfin pour les personnes issue du monde de l’archerie, l’ensemble des formalités et documents sera transmis au Bailli chargé de les étudier et de les valider.

Les marraines et les parrains des filleuls doivent s’assurer du bien fondé de la demande formulée, comme le respect des valeurs chrétiennes tels la Foi, la Charité et l’Espérance, de la moralité et de l’honorabilité des postulants (ce qui nous rapproche des critères d’admission pour les Chevaliers dans les Compagnies d’arc).

Yves KleinLAF : Yves Klein a été une personnalité reçue dans votre Ordre ; y a-t-il eu d’autres personnalités comparables ?

Connétable : Vous évoquez le cas de Yves Klein qui a été reçu dans l’Ordre. Les documents en ma possession ne me permettent pas de comprendre les motivations de sa réception sauf à reconnaître, peut-être, ses qualités d’artiste, mais il me semble qu’il était plus connu dans le monde des arts martiaux, cependant que des membres lui ont fait une haie d’honneur lors de son mariage en 1962. Nos archives, sur la période antérieure au retour de l’association à Soissons, ne me permettent d’appréhender si nous avons eu entre notre sein des figures marquantes.

LAF : Où sont conservées les reliques de St Sébastien dont vous êtes toujours les gardiens ? A Soissons à la basilique-cathédrale Saint-Gervais-et-Saint-Protais ?

Connétable : La Relique de Saint-Sébastien est détenue au domicile du Connétable émérite qui en a la garde. De plus, nous avons une statuette de Saint-Sébastien qui est détenue par le Connétable en exercice, et la bannière de l’Ordre chez le porte bannière.

LAF : Entretenez-vous des liens réguliers avec des compagnies des nobles jeu de l’arc, de l’arbalète et de l’arquebuse ? A quels sujets ?

Connétable : Des liens sont tissés avec les Compagnies d’Arc (par les consœurs et confrères licenciés dans ces Compagnies), des liens sont également existants avec des Sociétés d’Arbalétriers (en France et aussi en Belgique).
Pendant plusieurs siècles, il y eut grand commerce de reliques et celles de saint Sébastien n’y ont pas échappé. Ce qui fait qu’il existe d’autres Confréries avec des reliques, à ma connaissance plus petites et n’ayant que peu de liens avec l’Archerie. Nous en connaissons quelques unes et nous sommes en phase de rapprochement, non pas en termes d’intégration mais de partage de connaissances historiques et de reconnaissance de nos valeurs.

LAF : Votre Grand-Maître, l’évêque de Soissons, serait-il prêt à arbitrer des différents au sein des compagnies d’arc, comme l’ont fait certains de ses prédécesseurs dans l’histoire ?

Connétable : Je suis navré mais je n’ai pas connaissance des interventions du (ou des) Grand Maître de l’Ordre dans le passé. Mais, si conflit il y a, je pense que le Conseil Supérieur de l’association serait à même de résoudre les différents qui pourraient se faire jour au sein de l’Ordre. Le recours au Grand Maître doit être l’exception.
Pour ce qui est des Compagnies d’Arc les désaccords et les contestations relèvent de la discipline interne de ces associations selon les modalités des règlements intérieurs ou bien soumis aux instances fédérales selon la gravité des litiges.

LAF : Lors des bouquets, vous défilez souvent avec les premières compagnies ? Bénéficiez-vous d’un privilège pour avoir le pas sur les autres compagnies, comme beaucoup le croient ?

Connétable : Cette question est intéressante car elle rejoint les observations relevées dans le début de notre entretien sur la façon de penser de nos contemporains archers et du regard porté sur notre association.
Lors d’un Bouquet Provincial nous ne jouissons d’aucun privilège. L’Ordre de Saint-Sébastien répond à une invitation et bénéficie seulement d’une démonstration de courtoisie de la part des Compagnies organisatrices. Nous représentons en effet le Saint Patron des Archers et en tant que tel les organisateurs pensent, à juste titre je crois, que nous sommes les tenants de la Tradition et que, sans doute, nous sommes les représentants de Saint-Sébastien auprès de toutes les Compagnies d’archers.

M. Leroy, Connétable de l’Archiconfrérie de St Sébastien

LAF : Depuis combien de temps appartenez-vous à l’Archiconfrérie ? Depuis combien de temps êtes-vous archer ?

Connétable : Je suis devenu membre de l’Ordre de Saint-Sébastien après avoir été présenté par mon Parrain, le Chevalier Guy Terrier aujourd’hui décédé, lors du Chapitre de l’année 2005. Par la suite j’ai été adoubé en la Cathédrale Saint Gervais – Saint Protais de Soissons en qualité d’Archer Gardien des Reliques. J’ai été plus tard, par le Connétable en Conseil Supérieur, élevé à la dignité de Bailli de l’Ordre. Puis, je suis devenu Connétable cette année 2017.
Mon entrée dans le tir à l’arc remonte au mois de juin 1961, ce qui fait que je suis, en ce mois de juin 2017, depuis 56 ans dans le monde du Noble Jeu de l’Arc (j’ai été Président de la Ligue Midi-Pyrénées, Président de Commissions Régionales des Arbitres en Midi-Pyrénées et en Bretagne, Arbitre fédéral depuis 1982, médaillé à la Coupe de France 1985, …).

LAF : Pourquoi devenir Connétable de l’Archiconfrérie de St Sébastien ?

Connétable : Notre Connétable ayant présenté sa démission de son poste après plusieurs années de prise de responsabilité n’avait pas souhaité poursuivre cette fonction. L’assemblée générale de notre association m’a élevé à cette dignité en février dernier. Mon prédécesseur exerçant cette charge jusqu’au 23 avril 2017 date de notre Chapitre annuel. J’ai donc pris mes fonctions à compter du 24 avril dernier.

Je pense être à même (avec les membres de l’Ordre) de représenter l’Ordre et ses valeurs dans le monde de l’Archerie. Plus que jamais, l’esprit des traditions doit perdurer. N’oublions pas Paul Valery lorsqu’il dit : « La véritable tradition dans les grandes choses n’est pas de refaire ce que les autres ont fait mais de retrouver l’esprit qui a fait ces choses et qui en ferait de tout autre en d’autres temps.»

LAF : Qu’entrevoyez-vous pour votre Archiconfrérie dans les années à venir ? Qu’espérez-vous ? Quels seront vos principaux chantiers ?

Connétable : Pour ce qui concerne le futur de l’Ordre le premier souhait formulé sera de proposer à tous les adhérents un changement de dénomination pour reprendre le nom d’Archiconfrérie de Saint-Sébastien. Cette modification étant plus en rapport avec les buts de notre association.
Formuler l’espoir d’un plus grand nombre d’adhérents, capter l’attention des Confréries de Saint-Sébastien pour nous enrichir mutuellement, participer à l’essor de l’association « Abbaye Royale de Saint-Médard de Soissons » qui se propose de développer des animations autour de la crypte de l’Abbaye de Saint-Médard (dans laquelle se trouve une Chapelle dédiée à Saint-Sébastien) et qui espère nous associer à cette opération, enfin faire en sorte de retrouver une direction spirituelle plus intense à l’avenir et plus conforme à nos statuts et règlement intérieur. Un dernier souhait serait d’être conscient des actions à mener par l’Ordre sur la promotion de l’Archerie traditionnelle partout en France, sachant que nos confrères et consœurs ne sont pas tous liés avec l’archerie et que de plus nous sommes disséminés sur le territoire métropolitain mais aussi à l’étranger.

Enfin, j’ajouterai que j’ai sans doute oublié des éléments importants, que mes consœurs et mes confrères, et, bien sur, vos lecteurs ne m’en tiennent pas rigueur, sachant que nous sommes toujours disponibles pour éclaircir les points qui pourraient paraître obscurs.
Je vous remercie de l’attention que l’Archer Français porte à notre association et j’espère avoir répondu au souci de présenter « l’Ordre de Saint-Sébastien » comme une entité qui ne relève ni d’une société folklorique ou d’une société secrète mais tout simplement une société dont le but essentiel est de participer à la pérennité de la Tradition du Noble Jeu de l’Arc et à la transmission des valeurs de vie du monde de l’Archerie.

Le 14 Juillet 2017.