De la Révolution à nos jours

III – 1  Les années sombres pendant la révolution

Lorsque la révolution française éclate en 1789, le Cardinal François-Joachim de Pierre de Bernis, Grand-Maître de la Confrérie de Saint Sébastien fuit à Rome où il décèdera en 1794.

Un décret de l’Assemblée Législative parait le 13 juin 1790. Il stipule par son article 4:

 » Les milices bourgeoises (60 000 hommes), les compagnies d’arquebusiers, fusiliers, chevaliers d’arc ou d’arbalète » sont supprimés. Les décrets de juillet, septembre et octobre 1791 confirment cette suppression de façon encore plus irrévocable, et pour terminer, en avril 1793, la Convention ordonne que les biens, meubles et immeubles des ci-devant chevaliers soient vendus comme biens nationaux.

En 1792, les reliques de Soissons sont pillées et ce qu’il en reste sera définitivement exilé à Notre Dame de Moret dans le diocèse de Meaux. Les bâtiments de l’abbaye de Saint Médard sont vendus et pratiquement détruits. Les drapeaux, les insignes et les uniformes sont brûlés, les compagnies se mettent en veille en attendant des jours meilleurs.

III- 2 – Après la révolution, la renaissance de l’Archiconfrérie.

1797, les statuts de 1733 restant toujours en vigueur, quelques compagnies d’arcs se réorganisent, mais il faudra attendre jusqu’à l’Empire pour voir une véritable résurrection de l’archerie.

En accord avec Napoléon 1er, les maires des villes et villages protègent ces établissements ainsi que les inscriptions dans les confréries religieuses.

 III – 3  La séparation de l’Église et de l’État

La loi (*) que fait voter le député socialiste Aristide Briand le 9 décembre 1905 est un évènement fondateur de la société française. Elle dissocie définitivement les compagnies de la confrérie, et l’on constate dès lors la disparition du culte voué au Saint Patron, aux bannières, pour découvrir des Robin des bois, des Guillaume Tell et autres symboles laïcs.

Les compagnies d’arc régies par la loi de 1901, décideront d’inscrire dans leurs statuts si les cérémonies seront civiles ou religieuses. Bon nombre conserveront la tradition d’honorer au moins une fois par an leur vénéré Patron Saint Sébastien.

III – 4  Le rétablissement de la Chevalerie

Ce sera grâce au 2ème  Connétable moderne, Le comte Joseph Brunie de Bouix de rendre à  l’Archiconfrérie de Saint Sébastien sa dignité originelle, d’amorcer sa réconciliation avec le cercle fermé de l’archerie traditionnelle, et surtout de lui apporter ce qui lui manquait depuis 826: La réelle qualité chevaleresque

Le 5 mai 1935 il est nommé Connétable par l’Evêque de Soissons, Monseigneur Ernest-Victor Mennechet. C’est sous sa connétablie que seront adoptés l’uniforme (*) et le manteau semblables aux autres Ordres et que sera refondue la Croix des Archers-Gardiens.

(*) L’uniforme que porte les Archers Gardiens est composé: D’une veste noire à parements et pattes d’épaules pourpres, boutons dorés, pantalon noir, gants blancs. Sur l’uniforme, un ceinturon noir fermé par deux boucles à tête de méduse avec le porte-épée et l’épée.  Ils sont revêtus du manteau (ou cape) noir, timbré de la croix de gueule (rouge) chargée de l’effigie de Saint Sébastien et fermé par une chaînette reliant deux têtes de méduses. Une coiffe. La Croix de l’Ordre de Saint Sébastien est portée suspendue à un cordon noir, autour du cou.

Le cérémonial de l’adoubement sera à nouveau codifié, comme au temps de la chevalerie antique. L’Évêque de Soissons, Monseigneur Pierre Douillard accepte de devenir Grand Maître de l’Archiconfrérie le 24 juin 1952. La chevalerie est rétablie.

Cet adoubement est authentique car donné par un chevalier qui lui-même l’avait été, et ainsi de suite. Remontant dans notre Archiconfrérie du Connétable-Consécrateur le Chevalier J.L Cartier de la Gaulière, au Connétable-Consécrateur le Chevalier Brunie du Bouix, et avant celui-ci au Chevalier Pierre Neveux, Baron du Genièbre, dans le cadre de l’ Ordre de Saint-Michel, et ainsi de suite remontant jusqu’ à Hugues Capet en une suite d’Honneurs.

La très ancienne Archiconfrérie de Saint Sébastien vit, croit et fleurit dans un idéal chevaleresque, religieux et hospitalier.