La Confrérie religieuses et le groupe armé.
Jusqu’ à la Révolution française on retrouvera l’existence parallèle et complémentaire d’un groupe armé et d’ une confrérie qui au fil des ans se confondront souvent.
Tous les éléments qui seront à l’ origine de la Confrérie ne dépasseront jamais les frontières d’ une région comprenant le Diocèse de Soissons ainsi que les Diocèses voisins. Soit les anciennes provinces d’ Ile-de-France, Picardie, Champagne et Brie. Les autres régions, telles la Bretagne, le Nord, la Normandie ou encore le Dauphiné ne seront jamais soumises à une juridiction émanant de Saint Médard. Néanmoins, la réglementation issue de Soissons a été prise comme modèle par des compagnies extérieures.
Dans une ordonnance royale de 1130, le Roi Louis VI dit « le-Gros » accorde à l’Abbé de Saint Médard la prérogative de création de compagnies ou de confréries.
Au début du XV ème siècle, la Confrérie mère quitte l’Abbaye pour s’ Installer dans l’église de Notre Dame des Vignes à Soissons en 1403.
1452, à la fin de la guerre de cent ans, Soissons est en ruines. Cette Confrérie est transformée en Compagnie armée avec l’ approbation de l’Abbé de Saint-Médard et de monsieur de Moyencourt, gouverneur royal de Soissons.
Elle remplace la défunte compagnie de Saint Vaast et reçoit la mission de « Garde et service de monseigneur de Saint Sébastien « En cas de dissolution, les ornements religieux nécessaires au culte rendu dans la chapelle du Saint à Notre-Dame, et les autres objets de la compagnie, seront acquis de plein droit à l’Abbaye de Saint-Médard.
La Confrérie de Soissons à continué à jouir d’ une grande notoriété et chaque année depuis 1530 , une grande procession est organisée.
Le jour même de leur accession au trône de France, les Rois s’y font inscrire.
Henri II en 1547, François II en 1559, Charles IX en 1560 et Henry III en 1574.
En 1693, l’Abbé Henri Charles Arnauld de Pomponne est nommé commendataire (*) en échange de la commende qu’il possède sur l’ Abbaye de Saint-Meixant. Le nouvel Abbé sera le personnage clé de la filiation entre l’Archiconfrérie de Saint Sébastien d’ aujourd’hui et la fondation de 826 à Saint-Médard.
(*) Dans le régime de la commende, un Abbé (ou un Prieur) commendataire est un ecclésiastique, ou un laïc, qui tient une abbaye (ou un prieuré) in commendam, c’est à dire qui en perçoit les revenus et qui s’il s’ agit d’un ecclésiastique, peut aussi exercer une certaine juridiction sans toutefois exercer la moindre autorité sur la discipline intérieure des moines.
Mais avant cela que s’est-il passé ?
Au XIVème siècle, il n’y avait pas d’ armée constituée. Il existait par contre dans chaque ville ou village des compagnies dont le but initial était la défense rapprochée du lieu. Si parfois ces compagnies accompagnaient le Seigneur dans une expédition plus lointaine, et ce fut le cas pour la compagnie de Saint Vaast qui, sous les ordre de l’Abbé, combattit vaillamment à Bouvines en 1214, ce fut l’exception.
Victoire remportée par l’armée de Philippe Auguste, renforcée par les milices des communes, sur les troupes coalisées de l’Empereur Otton IV, de Jean sans Terre et de Ferdinand Comte de Flandres.
En corps constitués, ces compagnies (ou milices) sont au service de la paroisse et du foyer, « pro aris et focis« , et non à celui du Roi.
Les compagnies d’ arc était à l’époque , le force publique du lieu et participait dès lors aux parades et revues exigées par le protocole. Ainsi à Reims, ville du sacre des Rois, la compagnie d’arc faisait la haie lors de cette cérémonie.
En 1733, l’Abbé Henri Charles Arnauld de Pomponne reçoit de son Éminence Monseigneur le Cardinal de Bernis, Archevêque d’Albi, conseiller et ministre de Louis XV Lettres et Patentes dont il crée un Édit qui fera paraître les :
» Statuts et Règlements généraux pour toutes les compagnies du noble jeu de l’ arc et Confréries de Saint Sébastien dans le royaume de France. ».
Ces Statuts édités une première fois en 1733, puis réédités en 1748, régenteront toute l’activité des compagnies d’arc autour de Soissons ainsi que les Confréries et sont toujours en vigueur à ce jour.
EXTRAITS
II- Personne ne sera reçu Chevalier, qu’il ne soit de la Religion Catholique, Apostolique et Romaine, de bonne vie et bonnes mœurs….
III – Tous Officiers et Chevaliers reconnaitront M. l’Abbé de Saint Médard pour Grand Maître de la Confrérie de Saint Sébastien et en son absence le RP Grand Prieur de ladite Abbaye son Vicaire Général.
Toute cette organisation, basée sur les statuts de 1733 et mise en place par les Abbés de Saint Médard a eut pour effet d’ amener l’ ordre, la discipline et la force spirituelle était plus active que jamais à la veille de la Révolution.
Les « Brevets des Chevaliers du Corps de l’ Ordre de Saint Sébastien « sont alors décernés aux chevaliers. Sous les armes royales de France, encadrées par celle de Saint Médard et du seigneur du lieu apparait la notion de » Brevet de Chevalier » conférant le droit du port d’ une décoration intitulée Croix de l’ Ordre de Saint Sébastien. Ce titulaire portera l’ uniforme et sera autorisé au port libre des armes. L’épée faisait partie de la panoplie ordinaire du chevalier tireur en uniforme depuis les Lettres-Patentes de Louis XIV.
La grande Croix de l’Ordre de Saint Sébastien est cataloguée sous le n° KA 263 au Musée des Armée à l’hôtel-des-Invalides à Paris. Elle est inspirée de la Croix de Saint Louis en forme de croix à huit pointes, qui est depuis toujours liée aux symboles de la chevalerie. Au centre de cette croix émaillée de blanc, figure un médaillon de Saint Sébastien sur lequel on peut lire:
ORDO MILITUM SANCTI SEBASTIANI
Elle est traversée de deux flèches pointées vers le haut afin de la différencier des insignes des chevaliers d’arcs, elle se porte en cravate à l’aide d’un cordon noir traversant une bélière en forme de fleur de lys. Cette distinction est réservée aux seuls Chevaliers adoubés de l’Ordre.